UNE ANNÉE ORAGEUSE MALGRÉ L'OUVERTURE DE NOTRE LIBRAIRIE ET LE LANCEMENT DE NOTRE NOUVEAU SITE
Il est des années où l’on ferait mieux de ne pas se lever, 2004 restera comme une de ces années. C’est l’annus horribilis, comme dirait la reine d’Angleterre. Les nouveautés ne trouvent pas vraiment leur public, on se brouille avec l’auteur de la collection Concevoir et construire suite à un pataquès de droits de reproduction. Insuccès, procès et pénalités mettent à mal notre trésorerie, ce qui n’améliore pas nos relations avec les banquiers. C’est une année qui dérape. Cumulées, ces petites contrariétés nous font prendre conscience de la faiblesse de notre structure. Pour couronner le tout, l’année se termine par une vilénie du Sénat qui, après s’être engagé à organiser une exposition sur les grilles du jardin du Luxembourg à l’occasion de la publication d’un ouvrage, 100 portraits imaginaires, se rétracte au dernier moment. Naturellement, c’était l’ouvrage phare de la rentrée, un fort tirage, une grosse mise en place, de grosses avances pour les auteurs… et malgré une presse excellente, le livre ne fera que
« prendre l’air » et nous reviendra dès les premiers mois de 2005. Pas question de se laisser aller…
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Pour conjurer le mauvais sort, Alternatives s’agrandit en ouvrant une petite librairie d’éditeur au pied de notre immeuble, au 7 de la rue de Pontoise (voir ci-contre). Parallèlement, on relance sérieusement notre site, resté en jachère ces dernières années. Malgré des succès honorables, et en particulier la relance de notre plus ancienne collection, Anarchitecture, avec les deux titres : Maisons mobiles et Habitats nomades, malgré des petites perles comme Le Jardin du lettré, nos nouveautés de l’année ne rencontrent pas le succès que, à nos yeux, elles mériteraient. Même un livre d’un auteur connu et reconnu comme Jacques Lacarrière, Contre-nuit, ne trouve pas ses lecteurs… Au moment où on se prépare à fêter le trentième anniversaire des éditions, l’horizon se couvre de nuages sombres : on parle de plus en plus de crise durable pour l’édition, sur fond de restructuration, problèmes de surproduction et concurrence de plus en plus vive d’autres supports culturels. Comme la bergère de la chanson, nous commençons à songer qu’il est temps de rentrer nos blancs moutons, avant que l’orage ne soit trop violent.
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