“HABITER C’EST VIVRE” : L’ANNÉE DE NOTRE QUITTE OU DOUBLE
Année cruciale : nous arrivons à la fin d’un cycle. Les thèmes qui faisaient notre succès (écologie, environnement, luttes alternatives) sont moins dans l’air du temps. Preuve en est les ventes du Catalogue des Ressources n°4, en demeurant honorables, sont trois fois moins importantes que celles réalisées par ses petits frères des années précédentes. Ou bien, sur des sujets proches – Dans la ville un jardin de J.-C. Lavigne, guide pratique pour les cultures sur balcons, terrasses, appartements, caves, jardins ouvriers ou Water sans eau, de Béatrice Trelaün traitant d’un sujet tabou, suscitant souvent gêne ou hilarité : le traitement de nos excréments – atteignent des objectifs en dessous de nos attentes. Autre signe : nous arrêtons la collection AnArchitecture – que nous ressusciterons vingt ans plus tard – après la sortie de deux derniers titres : Habitats autogérés, coédité avec Syros, et Habitats nomades, de Denis Couchaux, “relooké” en 2004.
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Une curiosité, aux résultats flatteurs : Mangez vos soucis écrit par un ethnobotaniste, docteur ès sciences du Muséum d’histoire naturelle de Paris, François Couplan. Sous-titré Guide des plantes ornementales comestibles, l’auteur indique dans ce manuel de gastronomie d’un type nouveau : « Certains seront peut-être horrifiés de penser qu’il soit possible de faire des salades avec leurs chers bégonias, ou des légumes à la saveur d’artichaut avec les racines renflées des dahlias. Ces petits plats ne se contentent pas d’être bons : ils sont aussi réellement nourrissants. »
Le véritable tournant a lieu à la fin de cette année. Il est la conséquence de la rencontre avec les dirigeants de la Société des artistes décorateurs (SAD), la plus ancienne association française fondée … en 1901.
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Nous nous lançons dans la confection de notre premier beau livre, Habiter c’est vivre, qui est aussi le catalogue du prestigieux Salon des artistes décorateurs se tenant tous les deux ans dans le cadre grandiose du Grand Palais de Paris. Un tournant risqué puisque plus de la moitié de nos investissements de 1983 sont consacrés à cette réalisation ambitieuse (360 pages, format 22 x 28, 700 illustrations en couleur, une version brochée et une autre reliée). L’entreprise se révèle une franche réussite : le tirage est quasi épuisé au bout de trois mois. C’est à l’occasion de la fabrication de ce catalogue que nous rencontrons un nouvel imprimeur installé au 5 rue de Pontoise, Joseph Hazan, patron de la Société européenne des arts graphiques (Sedag). Nous sommes loin d’imaginer que, douze ans plus tard, les éditions Alternatives acquerront la Sedag et s’installeront dans ses locaux (voir l'année 1995). Les années suivantes verront de nombreuses réalisations de cette qualité sortir et devenir un axe fondamental de notre production.
=> Voir nos archives de l'année 1983